J'ai mis très longtemps à savoir que j'étais atteint de Sclérose en Plaques et que l'on m'octroyait ce diagnostic. Dans les années 1970, cette maladie était peu connue : j'en ignorais moi-même l'existence et le nom. J'ai écrit depuis un livre : « Voyage en Sclérose » dans lequel je raconte cette aventure, et j'ai créé un site internet : « http://bonventlasclerose.fr/» sur lequel on peut lire dans l'onglet « Trente ans après » une brève introduction à mon histoire. Lorsque je fus hospitalisé, en 1979 à l'hôpital américain de Steglitz à Berlin (Berlin-ouest à l'époque) je partageais ma chambre avec un homme d'une cinquantaine d'année à qui je demandais, alors que nous regardions des pigeons se poser sur le balcon de la chambre : « Et les pigeons, souffrent-ils de Sclérose en Plaques ? » Je ne savais pas que les pigeons, pas plus que les chats et chiens, ni les chevaux, non plus que l'ensemble de la gente animale ne souffraient pas de Sclérose en Plaques parce qu'ils ne sont des êtres ni de langage ni de croyances. Nous, par contre si, et ô combien.
Mais qui suis-je pour me permettre de parler de pathologies, de souffrances, de maladies ? Je pourrais répondre « Rien » Je n'ai aucune qualification, ni scientifique, ni médicale ou paramédicale, ni universitaire qui serait en rapport avec ce domaine de recherche ou de réflexion. Simplement, j'ai été malade. J'ai souffert de Sclérose en Plaques. Quand je dis «J'ai souffert », cela veut dire que j'ai perdu la sensation, l'usage de mes bras et jambes, j'ai eu des problèmes de vue, j'ai perdu la parole, j'ai été grabataire... J'ai connu le tableau clinique que l'on décrit généralement pour cette maladie. Je ne suis pas guéri, je n'emploie pas ce mot-là. Je dis que je suis sorti de la Sclérose en Plaques, car j'étais entré dans le processus de Sclérose en Plaques. Je randonne, je suis monté jusqu'à trois mille mètres et plus, etc. Alors que j'étais dans une voie dont je ne pouvais pas sortir, à ce que l'on m'avait dit, d'après le diagnostic que j'avais reçu, plusieurs fois répété, par des médecins différents.
Je ne vais pas ici dire ce qui s'est passé : comme le l'ai noté j'ai écrit par la suite un livre pour rapporter cette aventure, considérant que si je l'ai vécue, elle ne m'appartenait pas. Elle appartient en effet à tout le monde. J'ai créé un site internet , sur lequel je vends mon livre « Voyage en Sclérose ». Je n'y ai pas été très actif depuis sa création, cependant j'y ai écrit récemment (2020) un article sous l'onglet « Trente ans après » qui reprend et synthétise ma démarche. Au fond, si je n'ai aucun titre ni aucune patente pour parler de pathologies, et surtout pour inviter quiconque à porter un regard neuf sur la pathologie, je me donne le droit de m'arroger ce qui semble me manquer. Un jour m'est venue l'idée que la sclérose en plaques était la « quintessence » de toutes les pathologies existantes. En tout cas cela l'était pour moi et c'est la Sclérose en Plaques et c'est ma sortie de cette affection qui me l'a enseigné. J'espère qu'à la fin de mon développement, j'aurai démontré cette assertion.
1) Connaissez vous le jeu des neuf points ?
J'ai connu ce jeu bien après être sorti de la sep. Il m'a sauté à la figure, si je puis dire, parce qu'il me montrait et me démontrait la première condition à ma sortie de la sep. C'est un jeu que l'on trouve parfois dans certains journaux qui publient des jeux ''casse-tête'' en guise de distraction. Prenez une feuille vierge et tracez un carré au centre de la feuille. À chaque coin du carré placez un point. Au milieu de chaque coté, placez également un point. Enfin, un dernier point en son centre. Cela donne neuf points.
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La consigne est la suivante : en traçant quatre lignes droites qui font entre elles trois angles, passez sur chacun des neuf points sans passer deux fois sur le même. Si vous ne connaissez pas ce jeu, je vous conseille de le faire, ou de tenter de la faire avant de poursuivre votre lecture. Pour ma part, je n'ai pas réussi à le faire sans aide ! Comme la majorité des gens, je crois, j'ai cherché à réaliser cette consigne dans le cadre du carré... sans tenir compte du fait que la consigne originelle ne demandait aucunement que ce casse-tête fut résolu dans le cadre du carré. Le carré est simplement un des éléments qui permet de poser le problème ; mais il ne détermine aucunement la solution. Par contre, si je sors du cadre de ce carré que je me crois imposé et qu'en conséquence je m'impose moi-même, les perspectives changent ! Et JE peux trouver la solution qui paraissait impossible. Et de fait elle est impossible si je reste dans le cadre du carré. Mon impuissance à trouver la solution, c'est moi qui me la crée en m'imposant une consigne supplémentaire, à savoir résoudre ce problème sans sortir du cadre du carré.
Évidemment, ce n'est qu'un jeu. Ah ! J'étais bien bête de ne pas y penser ! Les plus malins qui trouvent peuvent se targuer... d'être plus malins, et les choses en resteront là. Nous pouvons passer à autre chose et n'y plus penser.
Cependant, restons un moment sur ce jeu. Je l'ai transposé au domaine de ma sclérose en plaques. Puisque j'en étais sorti, et sans soins médicaux, qu'est-ce qui m'avait permis de sortir (et non pas guérir) de ma sclérose en plaques ? N'était-ce pas la même chose que dans ce damné jeu des neuf points ? À savoir que je m'étais, totalement à mon insu, installé dans un cadre où la sclérose en plaques n'a pas d'issue, sauf celles qu'on lui reconnaît : paralysie, perte de sensibilité, de la parole, etc., de la vie en définitive. Qui plus est, j'étais conforté dans ce cadre (conforté, quel mot !) par mon entourage, par la médecine, par tout le monde. C'est en brisant ce carcan individuel et collectif que j'ai pu effectivement ''sortir'' de la Sclérose en Plaques, dont je n'avais pas au fond à ''guérir''. Cela, je le raconte dans mon livre « Voyage en Sclérose ».
Solution
2) Être ou ne pas être Sclérosé en Plaques ? Une dialectique du vivant.
Tout cela n'explique pas que les neurones s'enflamment, que la gaine de myéline qui les entourent et qui est capitale pour la transmission de l'influx nerveux en vienne à être détruite. Ce sont là les observations de la médecine dont je sais que si elles permettent de donner des explications aux troubles, elles ne permettent pas par contre de les ''guérir''. La médecine en semble d'autant plus certaine que, depuis que l'on a créé l'Imagerie par Résonance Nucléaire (IRM), on peut désormais visualiser les plaques d'inflammation sur les neurones en cas de Sclérose en Plaques. C'est bien une attestation supplémentaire de ce trouble, dit-on. Ou bien est-ce la preuve du génie du genre humain capable de créer des appareils sophistiqués qui semble prouver ce qu'il souhaite démontrer ? Peut-être vaudrait-il mieux chercher à en ''sortir'', comme dans le fameux jeu des neuf points ? Cela signifierait que je suis pris dans un cadre que je considère comme inéluctable, infranchissable, et que je veuille y rester. De plus, l'entourage, les autres, ne me demandent-ils pas de rester dans ce cadre ? Tout se passe comme si cette maladie était à la fois individuelle (c'est moi et non quelqu'un d'autre qui suis malade) et collective (tout le monde est certain que la SEP existe bien : il en est un qui en souffre et d'autres, comme moi j'en ai souffet à l'époque, qui prouvent qu'elle existe puisqu'ils en souffrent).
Tout le monde peut me remercier de tenir le rôle de témoin... Que se passe-t-il donc ? Je me souviens que lorsque j'étais dans les affres de la SEP et souffrais de paralysie, de gêne oculaire, que je fus grabataire, les autres, à commencer par les soignants, me regardaient tristement et me disaient : « Ce n'est pas de chance, c'est tombé sur vous! Cela aurait tomber sur moi ! Mais c'est vous qui l'avez cette foutue SEP » En tout cas, cela prouvait ou semblait prouver une chose : l'existence imparable de la sclérose en plaques PUISQUE J'EN SOUFFRAIS. Imparable. C'est moi qui était grabataire, et les autres qui couraient. En réfléchissant plus en avant, pourquoi moi et pas les autres ? J'étais là comme le témoin de cette maladie, la preuve qu'elle existait, que chacun pouvait en souffrir. Finalement, nous étions tous, en arrivais-je à penser, issu de la même source de Vie, laquelle me donnait ma vie. Et que faisais-je de ma vie ? J'entrai en Sclérose en Plaques (comme on entre en religion...) pour permettre aux autres autant qu'à moi même de confirmer que la Sclérose en Plaques, cette manière de vivre sans vivre, était bien une maladie réelle dont nous savions pas sortir. En quelque sorte, c'était ''tombé sur moi'' et ma vie ne consistait pas à m'aligner sur la VIE (avec un grand V) mais à condamner ma vie (petit v) pour justifier à mes yeux et à ceux des autres que la Sclérose en Plaques existait bien PUISQUE J'EN SOUFFRAIS. J'en étais le témoin. C'était là le sens de ma vie. À moi de le supporter, de l'accepter, de vivre cette déchéance, ou NON. En général, tout le monde accepte, car on ne peut pas, ou l'on ne sait pas faire autre chose. C'est la vie, la vie est comme ça, certains sont chanceux et d'autres non, nous répétons-nous à l'envie, malades comme bien portants. Bien sûr nous avons trouvé que des raisons psychologiques, ou psychosomatiques pouvaient déclencher la sep. Cela semble juste parfois. Mais cela ne suffit pas à POSER l'existence de la SEP ?
La SEP apparaît comme une affection individuelle. On peut s'arrêter là, et chercher des justifications à ''ma'' SEP. Mais elle apparaît aussi comme une affection collective, car sa réalité individuelle s'étaie sur la croyance collective des humains. Et c'est moi qui en suis atteint, le dépositaire en quelque sorte (comme d'une marque !) qui transforme cette croyance spirituelle en « réalité » physiologique, aidé cependant de la croyance universelle et évidente semble-t-il de la SEP. Je peux aussi hausser mon niveau de conscience pour voir les choses autrement. Puisque je suis le témoin servant à démontrer à moi comme aux autres, que la SEP existe, cela signifie que la SEP existe aussi bien pour moi que pour les autres. Ce n'est pas une lapalissade : c'est en haussant mon niveau ce conscience, en grimpant sur des échasses en quelque sorte, je verrai que je ne suis pas seul responsable de ma SEP. Certes, je le suis, et d'ailleurs je la porte et la manifeste. Mais les autres en sont aussi responsables, ou du moins de la croyance en la SEP, laquelle a besoin d'un témoin, ou de plusieurs, afin qu'ils puissent affirmer péremptoirement et universellement la croyance en cette maladie comme étant une réalité absolument intangible. Je suis (j'ai été devrais je dire) l'un de ces témoin. Cette réalité devient ma réalité et celle de quelques autres ''malchanceux''. Je ne sortirai, à titre individuel, de ma SEP que si l'ensemble des humains autour de moi acceptent de sortir de leur croyance délétère, et moimême aussi. En ce sens la sep s'avère être une maladie individuelle ET une maladie collective. Peut-être pourrait-on dire la même chose de toute autre affection ? Cela n'empêche pas d'utiliser les moyens d'aide que nous avons trouvé jusqu'à maintenant, les moins invasifs qui soient, et avec précaution er discernement. Mais en sachant bien qu'ils ne peuvent être que des échappatoires provisoires, et que la sortie de la SEP demande une prise de conscience qui ne réside en aucun médicament ni complément alimentaire.
Je tiens à rassure le lecteur : si j'ai souffert sévèrement de SEP autrefois, je n'en souffre plus depuis longtemps. Je suis sorti de ce processus, sans que pour autant mon environnement ait modifié ses croyances à cet égard. Ce qui ne cesse de m'étonner et me pose question : qu'ai je fait ou de quoi ai-je bénéficié ?
3) Une piste pour sortir de nos pathologies ?
Qu'est-ce qui fait que nous créons, semble-t-il, si je suis mon raisonnement une telle pathologie, la Sclérose en Plaques ? De plus, à bien y regarder : pourquoi la même chose ne se passerait-elle pas pour une quelconque autre pathologie ? Pour l'instant, nous n'avons pas su encore guérir ou sortir d'une quelconque pathologie grâce à une nouvelle façon de penser, semble-t-il. Nous préférons nous en tenir à nos vieilles manières de penser et de traiter ces pathologies diverses, par des moyens plus ou moins efficaces, médicaux, para-médicaux, psychologiques, psycho-corporels, mais jamais en prenant la décision de hausser notre niveau de conscience et de percevoir notre réalité différemment de l'habitude que nous avons de la percevoir. La manière que nous connaissons est la seule bonne et juste, croyons-nous, pourquoi en changer ?
De la même manière, ai-je dit, que je ne peux sortir de ma SEP que si l'ensemble de l'humanité sort de ses croyances délétères en la Sclérose en Plaques, c'est en acceptant collectivement de nous défaire des croyances néfastes que nous portons en nous que nous avancerons. Oh ! Ces croyances n'ont pas été inutiles : elles nous ont permis de cheminer, de poursuivre notre évolution d'humain dont nous ne savons jamais ce qu'elle est en train de devenir, semble-t-il : elle est en marche. Si elle est en marche vers un but, il semble que nous ne le connaissions pas. C'est sans doute à nous mêmes de le découvrir, sinon de l'inventer. Peut-être est-ce toute la question qui se pose actuellement. J'écris en effet en mars 2021, et en pleine période de pandémie de coronavirus nous dit-on. Il me semble que nous cherchons désespérément à voir et vivre les choses et les événements comme nous avons l'habitude de les gérer. Peut-être nous faudrait-il accepter, je le répète, de hausser notre niveau de conscience, de jeter les vieux oripeaux dont nous sommes vêtus. Peut-être et sans doute sommes-nous passés sans le savoir à un autre niveau de conscience mais souhaitons-nous rester à celui que nous connaissons. On sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce que l'on gagne, dit l'adage.
4) Pourquoi suis-je amené à délivrer ce message ?
Sans forfanterie, je suis très fier d'être sorti de la Sclérose en Plaques, et d'en tirer ce que je pense être des perspectives pour notre avenir commun. Mais qu'est-ce qui diable me l'a permis, à moi qui, comme je le pose en introduction, n'ai aucun titre ni qualification reconnus pour cela ?
J'entends parler, de nos jours, de nouveaux enfants, d'enfants indigo, d'enfants surdoués, etc. D'enfants qui apportent quelque chose de nouveau au sein de notre humanité telle que nous la connaissons. Quelque chose d'imprévu dans notre ''déroulement vital''. D'enfants qui, en quelque sorte, sortent du cadre. Et nous autres, nous rêvons de … les éduquer ! De les éduquer non pas à être capables d'amener et de réaliser ce qu'ils apportent, et qui vient d'ailleurs de notre monde. Mais les éduquer pour leur permettre de dire encore mieux que nous ce que nous savons déjà, que nous avons déjà dit, mais pas autre chose que ce que nous savons déjà, et qui nous a été transmis par nos ancêtres, de génération en génération. Mais comme le dit le poète syrien Adonis « La liberté fait peur ». Mieux vaut alors rentrer chez soi, et rester confiné... Je peux vous l'assurer, il est dur d'être ''sorti de la Sclérose en Plaques'', alors que la version officielle veut qu'on n'en sorte pas. Circulez, y a rien à voir ! Bien sûr quelques proches l'acceptent. Ceux qui m'ont vu dans des moments de perdition l'acceptent encore plus volontiers. Mais généralement, cela dérange, car ''la liberté fait peur''. De ce fait, mes discours ont pu être pris pour des discours arrogants, immodestes, prétentieux voire... insultants et même dangereux. Pourtant le fait est là et c'est ma vie. Je n'ai pas à en être confus : c'est comme cela. Je me sens, à ma façon, comme ces nouveaux enfants porteurs d'autre chose, et je dois en témoigner afin que nous devenions tous les témoins, non plus de l'existence de la SEP, mais de la possibilité de la vie sans SEP, de la Vie pleine et entière, sans avoir recours à telle ou telle pathologie pour JUSTIFIER ma vie (avec un petit v cette foi-ci). Ne serait-ce pas la véritable nature de toute pathologie, quelle qu'elle soit : nous éloigner de notre véritable nature, qui est avant tout d'ordre spirituel bien que nous soyons incarnés et vivions dans un corps de chair et d'os qui semble et est tout à fait matériel? Là aussi j'ai recours au jeu des neuf points qui se révèle décidément riche d'enseignements. Il nous faut sortir du cadre dans lequel nous nous croyons inscrits et vivants pour appréhender encore mieux notre vie. Si nous apparaissons comme des êtres de chair, peut-être faut-il envisager que cette construction matérielle s'étaie sur un substrat totalement immatériel, spirituel ? Et l'envisager dans notre vie quotidienne, la vie de tous les jours : cela ne change rien dans les apparences, mais dans les profondeurs !
5) Sortir du cadre ! Un nouvelle fois.
Des présocratiques à Aristote, d'Aristote à Galilée, en passant par Newton et bien d'autres, pour arriver à Einstein et Planck sans oublier Tesla et bien d'autres, nous n'avons cesser de ''briser'' notre paradigme de vie, brisant le cadre que nous bâtissions à partir de lui et dans lequel nous nous mouvions à l'aise. Mais périodiquement ce cadre que nous permettait le paradigme de vie dans lequel nous étions devenait trop étroit, et nous avions besoin d'en sortir. Sortir du cadre.
Je le rappelle : je ne suis ni scientifique, ni universitaire d'aucune discipline. Je suis ce qu'on appelle communément un ''vulgaire pékin''. Cela ne m'empêche pas de me poser des questions et de tenter la réflexion. Il me semble que nous sommes, et probablement pourrais-je ajouter ''encore une fois'', à un moment de notre évolution où nous quittons un paradigme de vie pour en mettre un nouveau en place. Cependant, comme je l'ai noté plus haut, ''si l'on sait ce que l'on quitte, on ne sait pas ce que l'on trouve''. Ce que l'on trouve, en effet, reste à créer. Je constate qu'il est des gens emplis de confiance, qui pensent que la marche de l'Humanité, comme celle de l'Univers, échappe à notre simple ressort d'humains. Ils ont confiance et ils suivent la marche. Il en est d'autres, emplis de doutes et de peur, qui pensent que nous devons réagir, prendre les chose en mains, et que nous ferons forcément mieux que si nous faisons confiance à l'avenir et à l'univers. Nous sommes probablement en cette année 2021 en plein dans un moment critique et nous cherchons à résoudre les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui avec les moyens d'hier. Car nous avons probablement déjà changé de paradigme de vie. Le paradigme de vie, je le comprends comme l'ensemble de règles inconscientes, et même plus qu'inconscientes, que nous adoptons pour communiquer entre humains sur une réalité commune.
Ne sommes-nous pas, après l'ère du Poisson passés dans l'ère du Verseau ? Au risque de me répéter, ne chercherions nous pas à résoudre les nouveaux problèmes que nous rencontrons avec les méthodes que nous employions alors qu'ils se posaient différemment, ou même qu'ils ne se posaient pas ? La science évolue, ou change, je ne sais pas comment il faut dire. Nous réfléchissons sur la réalité nouvelle avec nos outils d'hier. Sauf quelques uns, qui se font rabrouer et taper sur les doigts, pensons à Copernic et Galilée. En médecine pensons à Antoine Béchamp ''concurrent'' de Pasteur, dont les travaux, réémergent périodiquement pour être largement décriés... La science des quantas laisse apparaître que la réalité n'a rien à voir avec la réalité telle que nous la croyons exister, réalité purement matérielle telle que nous croyons la sentir, alors que la science quantique nous montre que ce que nous estimons plein et solide n'est constitué que de vide et d'énergie. De la même manière ce que nous estimions avoir compris du corps humain, et de la vie en général ne s'avère-t-il pas sujet à révision ? Mon expérience intime me le montre : alors que j'étais promis au fauteuil roulant, je marche et mieux encore. Mais cela peut arriver, répondent des chercheurs ou médecins patentés... Finalement, ne revenons pas toujours à cette même et sempiternelle injonction : « Circulez, y'a rien à voir ! ». Nous recherchons sans doute les soubassements de notre réalité quotidienne. Les croyances les plus diverses, des religions animistes aux religions les plus élaborées nous ont apporté des réponses, auxquelles nous avons nous cru. Puis les sciences, positivistes ou matérialistes, ont pris leur place. À tel point que les religions dites établies les ont intégrées. Ne commençons-nous pas maintenant à percevoir que ces approches, tant religieuses que scientifiques ne suffisent plus à nous conforter en quoi que ce soit ? Qu'il nous faut une fois de plus sortir du cadre et CRÉER nous mêmes notre vie, en l'alignant sur la VIE, la VIE que d'autres ont qualifiées d'éternelle, la VIE universelle sur laquelle nous n'avons probablement pas d'autre prise que de nous efforcer de la rejoindre ou de la suivre, de nous aligner sur elle, au lieu de bâtir notre vie en voulant faire mieux qu’Elle ?
6) L'ÉCHAPPÉE BELLE
N'est ce pas ce que j'ai été amené à faire dans mon ''trajet'' en Sclérose en Plaques ? Cette sortie d'un processus que je prenais, avec tout le monde, pour un ÉTAT ? Ne serait-ce pas là notre difficulté sans cesse renouvelée ? Ne cherchons-nous pas constamment et orgueilleusement à nous maintenir et à nous conforter dans un ÉTAT en oubliant soigneusement que nous sommes dans un PROCESSUS évolutif ? Que l'Humanité n'existe pas, qu'elle est toujours en création d'elle-même ?
Où nous amène ce processus évolutif ? Je n'en sais certes rien. Je doute que quelqu'un le sache. Je crois néanmoins savoir que, comme dans le jeu des 9 points déjà cité, nous sommes amenés à sortir d'un cadre sans cesse recréé dans lequel nous nous enfermons nous mêmes régulièrement, sans savoir a priori où cette sortie va nous amener. Sauf que cette sortie se révélera être, à mon sens, une ouverture. Ne nous reste-t-il pas comme hypothèse de recherche, et mieux encore, comme hypothèse de vie, de vie qui cherche à s'aligner sur la VIE, une ouverture essentielle : nos pathologies ne sont pas des états, ce ne sont que des moments dans notre évolution. Devons-nous les fixer en souhaitant nous en débarrasser, les « guérir », ou bien les accompagner dans leur évolution, pour découvrir ce que nous sommes amenés à découvrir ? Aussi, après ce développement issu de mon expérience personnelle avec la Sclérose en Plaques, je suggère que nous ne nous intéressions plus aux pathologies ou maladies quelles qu'elles soient pour ce qu'elles nous apparaissent être et que nous ne cherchions plus à les guérir pour nous en débarrasser. Il ne s'agit pas de les négliger ni de les oublier car elles nous ferons néanmoins souffrir ! Je ne dis certainement pas qu'il ne faut pas les « soigner » ni ne pas utiliser les moyens que nous avons pu découvrir et mis en place pour les soulager. Mais nous avons bien vu avec la Sclérose en Plaques et nous le voyons avec d'autres pathologies que cela ne résout en rien le problème de fond. Encore une fois il faut sortir du cadre dans lequel nous nous contenons et nous croyons enfermés. Nous croyons qu'avec nos moyens pour le moins « artisanaux », si je puis dire, pouvoir nous en débarrasser.
Or ce n'est pas de ces pathologies dont il convient de se débarrasser, une par une. C'est de la croyance qu'elles existent et ''qu'il faut y passer'' que cela fait partie de notre humanité. Cela a peut-être été vrai pendant une période de notre développement d'humains et ces pathologies nous ont été utiles. Il me semble que cela ne l'est plus et que nous sommes passés à autre chose et sans doute refusons nous de le voir : tant il nous semble « tellement plus simple de gérer ce que l'on connaît que d'aller vers ce que l'on croit ne pas connaître encore ».
C'est donc à une totale refondation et réforme de nos manières d'être et d'existence, de notre ou de nos paradigmes de vie que j'appelle. Je n'ai aucune réponse car comme je le disais en introduction : je ne suis spécialiste d'aucune discipline ni de santé ni autre. Je ne suis qu'un vulgaire pékin moyen qui a souffert de Sclérose en Plaques et s'est permis de réfléchir. Je suis conscient que ce que j'énonce là remet en question tout, absolument tout ce que nous savons ou croyons savoir, sans pour autant jeter aux orties ce que nous avons mis en place, même s'il est besoin de le reconsidérer. C'est notre travail d'humain à venir. La VIE n'est pas terminée. Elle ne fait sans doute que commencer, comme à chaque instant.
Dominique AUGER, le 3 décembre 2021.